Quand la recherche d’un document d’histoire sociale débouche sur un véritable trésor

Quand la recherche d’un document d’histoire sociale débouche sur un véritable trésor

L’Institut Tarnais a entrepris un travail sur la fin de l’industrie textile à Labastide Rouairoux de 1965 à 1982. En plein essor on dénombrait en 1954 à Labastide-Rouairoux 21 usines importantes. Il ne reste aujourd’hui qu’une seule entreprise spécialisée dans le textile médical.

Nous avons dans nos archives des documents relatifs à deux conflits sociaux majeurs des années 70 -80 aux usines Barthès et Bourguet.

  • Deux très denses et riches cahiers consignés par Jean Ortiz relatant au jour le jour la lutte aux établissements Barthès. Ces cahiers s’étendent de septembre 1969 à fin avril 1970 et regroupent des tracts, des affiches, des photos, des comptes rendus de réunions, des analyses …

    Jean Ortiz, né à Labastide Rouairoux, était à cette époque un jeune militant politique et syndicaliste. Par la suite, il fut maître de conférences ainsi que journaliste à l’Humanité et à la revue altermondialiste Mémoire des luttes mais toujours engagé politiquement et syndicalement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un fascicule intitulé « Avec les tisserands de Labastide Rouairoux » faisant une synthèse/analyse historique des conflits des usines Barthès et Bourguet. Joachim Palacin qui a écrtit ce facsicule était membre de l’Institut, il évoque notamment des cahiers d’archives consignés par Jöel Vidal.

Dans la perspective de retrouver ces cahiers, nous nous rendons au musée départemental du textile à Labastide Rouairoux en compagnie de Roger Rouanet, 94 ans, qui loge à proximité du musée et qui a été secrétaire CGT des établissements Barthès puis secrétaire CGT de l’UD du Tarn au moment de l’affaire Bourguet (voir Repères N° 69). Roger nous précise que Joël Vidal était le fils de Roger Vidal, secrétaire CGT des établissements Bourguet. Il ajoute que Joël Vidal, alors agé de 19 ans, a suivi la lutte en compagnie de son père mais qu’il est décédé. Roger n’a aucune idée de ce que sont devenus ces cahiers, il nous conseille d’interroger sa fille Christine Rouanet. L’équipe du musée, quant à elle, n’a jamais entendu parler de l’existence de ces cahiers, mais partage avec l’ITHS des témoignages audio recueillis auprès d’intervenants du conflit Bourguet

Christine Rouanet a passé plusieurs communications téléphoniques à des militants historiques du bassin textile et un militant communiste de la Vallée du Thoré l’a l’informée que Jean Ortiz avait emprunté ces cahiers pour écrire son livre Rouges vies-Mémoire(s) . Par connaissance interposée, nous avons pu récupérer les coordonnées de Marielle, la compagne de Jean Ortiz

J’ai alors pu contacter Marielle et je me suis rendu à Pau où elle me les a confiés . Soucieuse de la conservation de ces cahiers, elle a été rassurée de savoir ces archives entre de bonnes mains.

Pour ma part, je lui ai remis une copie numérisée des deux cahiers « Barthès » créés par Jean Ortiz, geste qu’elle a beaucoup apprécié.

Ces cahiers « Bourguet » consignés au jour le jour par Joel Vidal sont un véritable trésor : 5 tomes s’étalant de février 1974 à décembre 1978. Ils comprennent des articles, des tracts, des photos, des comptes rendus de réunions, des analyses ….

Le tome 1 pour avoir une idée de la taille comporte 234 pages.

Nous les avons confiés au musée du textile de Labastide Rouairoux qui les a numérisés pour conservation dans son fonds et nous les a rendus avec une copie numérique.

Chistian Zullo-Christine Rouanet

 

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